Après un mois de pérégrinations sanblesques, nous sommes revenus passer 8 jours sur Linton, à 40 miles des San Blas, un vrai petit mouillage de gentils pirates avant de bouger avant-hier vers la marina Green Turtle Cays.
Linton, on prévoit toujours d'y rester 2 jours le temps de recharger les bouteilles de gaz, manger un bout au petit restaurant chez Hans et faire les 4 heures de trajet pour rallier le supermarché de Savanitas près de Colon où ravitailler.
Et finalement ce coin paumé presque au bout de la route goudronnée entouré de forêt tropicale et de mangrove où les seuls bruits sont les cris des oiseaux et des singes hurleurs (pas les singes araignées de Linton) ou de tout autre animal volant ou pas non identifié dégage une atmosphère unique.
Parfois c'est pas très Blondie friendly. Voyez entre une sortie dans la jungle et une virée shopping à Panama City bah je choisis la deuxième option.
J'aime pas les vilaines bêtes, j'aime pas croiser un serpent sur la route goudronnée. Ca me met de mauvaise humeur.
Et… il y a aussi des crocodiles qui sont après les serpents les bêtes qui m'agacent le plus lorsqu'elles ne sont pas sous forme de sac ou de chaussure (ouais B Bardot même pas peur!).
Mon voisin de mouillage, en allant pique niquer (ouais drôle d'idée je vous l'accorde, le Panama n'est pas trop pique-nique friendly) s'est retrouvé nez à nez avec un crocodile venu renifler la bonne odeur de ses sandwiches.
Mais parfois sans les chercher dans leur élément, alors que vous êtes tranquilles sur la route goudronnée, des crocodiles peuvent traverser. Et là je dis non, non et non.
La route goudronnée c'est pour nous les humains.
Pour aller dans la jungle (mais je n'irai pas) je veux bien m'armer de pelle, de hache ou de n'importe quoi mais franchement, sur la route hein? Je vais pas me promener avec une pelle sous le bras… Et ça suffit une pelle pour les repousser? Car ma maigre expérience de la bestiole (que je vous raconterai une autre fois) me conduit à penser qu'ils n'ont pas du tout peur des humains…
Parfois aussi on ne sait pas identifier les bruits. L'autre jour au petit restau chez Hans, alors que nous prenions un café, nous avons entendu de nouveaux cris d'animaux. On s'est regardé avec Pescatorus, surpris…. Mais c'est quoi encore ces trucs hein? Moi je bouge plus de chez Hans que j'ai dit, Hans va falloir m'adopter même si le restau est truffé de chauve souris le soir (pas peur).
Sinon il y a moins terrifiant, genre les oiseaux. Il paraît que c'est super de se réveiller avec le cui cui des oiseaux.
Ouais bien sur , c'est ça….
Si vous pensez ça c'est que vous n'êtes jamais venus à Linton. Les oiseaux ne chuchotent pas un petit cui cui mais ils hurlent CUI CUI CUI CUI (oui c'est vraiment ce bruit qu'ils font)… Je vous jure que vous regrettez presque la douce sonnerie du réveil ou le bruit de la circulation après avoir été réveillé en fanfare tous les jours…
Il réside à Linton quelques bateaux dont les occupants sont là parfois depuis des années (le CUI CUI ils adorent eux), tant et si bien que certains y ont installé des bouées (vous vous doutez bien que les affaires maritimes du Panama, si tant est qu'elles existent, ne passent pas souvent, euh en fait même jamais). Et puis ma foi je crois que toutes les autorités du coin ont un peu de boulot avec d'autres traffics, il n'y a pas de route entre Panama et Colombie, tout passe par avion ou par la mer via les San Blas, je vous laisse imaginer…
D'ailleurs il y a quelques temps il y a eu un règlement de compte sur une île voisine de Linton entre Panaméens et Colombiens : figurez vous que des Panaméens avaient volé de la drogue à des Colombiens (faut être sacrément abruti), du coup les Colombiens sont venus se venger (bah vous auriez fait quoi à leur place?).
Bim bam boum trois morts, affaire réglée on peut reprendre là où on en était resté….
Non mais ce n'est pas l'objet du post, aujourd'hui on va causer San Blas et je vais vous résumer notre parcours et vous montrer quelques photos du coin.
Puis comme j'ai pris des tas de photos et fait des vidéos, je reviendrai plus tard en détails dans d'autres posts sur les différents endroits que je vais vous citer aujourd'hui dans ce post. Ok?
Départ de Linton au petit matin vers 11h pour une vingtaine de miles jusqu'à Bahia Escribano, baie toujours déserte, quasiment complètement fermée, bordée de mangroves, de petites rivières qu'on peut remonter en annexe. Il y a un peu plus loin sur la côte un petit hôtel seulement accessible par la mer…
Nous y avons mouillé deux ou trois fois juste une nuit pour "couper" la route entre Linton et les San Blas.
Jusqu'au jour où….
Nous explorions les petites rivières en annexe quand, planquée au fond de la mangrove, nous l'avons vue : une vedette avec 3 moteurs hors-bord de 100 chevaux.
Nous nous sommes regardés avec Pesca :
"Euh…. t'as vu quelque chose toi?"
"Non, et toi?"
"Non, bah on n'a qu'à faire demi-tour, d'ac?"
"Euh oui… mais on n'a rien vu"
Et quand dans la nuit on a entendu une vedette dans l'entrée de la baie, on a serré les fesses jusqu'à ce qu'elle fasse demi tour.
Nous sommes ensuite partis vers Porvenir, première île des Sanblas en venant de l'Ouest. C'est aussi là qu'il faut payer le droit de navigation mensuel aux Kunas, 30 euros pour nous deux et Namasté.
Et comme Porvenir est une des rares îles habitée avec un petit village où acheter un peu de pain et parfois, en tombant le jour où la lancha est venu les ravitailler, quelques légumes.
Ce jour là, dans la mini supérette, j'attendais, mon chou et mes 4 tomates en main, que le gars à la caisse lâche son portable pour peser mes légumes. Car oui, même ici où on peut rencontrer des Kunas attaché à une vie traditionnelle, sans eau, sans électricité, dans des huttes avec sol en terre battue mais avec le téléphone portable. Et même si il peut être d'une certaine utilité en cas d'urgence, j'avais un peu de mal à comprendre ce que le caissier avait de si urgent à dire.
Il a quand même réussi à utiliser sa main libre pour jeter mes tomates sur la balance. Puis, par dessus, il a jeté le chou… Aie mes tomates…. Et comme il a raté la balance, le chou est tombé par terre. Des rires tonitruants sont sorties de la bouche de deux femmes qui étaient en train de dormir, une sur une chaise, l'autre sur le comptoir de la caisse. Pas des rires joyeux. Des rires un peu bizarres, vides. En les observant de plus près, j'ai constaté les dégâts causés par un peu trop de consanguinité : voilà ce qui arrive à vouloir se reproduire uniquement entre même tribu. Comme chez nos aristo à une certaine époque.
Bref.
Mouillage de Porvenir
Après avoir payé notre taxe de navigation, nous sommes partis dans les îles.
Dans un bassin de navigation de 30 miles sur 15, on trouve de petites merveilles dont chacune nous arrachait systématiquement des "Rhooo, non mais t'as vu! Rhooo mais que c'est beau! Rhooo mais c'est juste trop parfait!…"
La majorité étaient désertes, quelques unes seulement habitées par des familles. Parfois les hommes venaient proposer du poisson, les femmes des molas, pièces de tissus patchworkées dont la réalisation constitue leur seule activité.
Parfois on venait vous demander de l'eau, des sodas, du jus de fruit (bien frais), recharger un téléphone, dépanner un moteur, donner de l'essence, les tracter jusqu'à chez eux etc… Il arrive même qu'on vous dise merci.
Mouais…. Attendons de voir si le temps permet d'instaurer des relations un chouia plus humaines…
Et parfois aussi j'ai eu honte des plaisanciers.
Ceux qui débarquent sur des îles habitées : ils aimeraient eux que des gens viennent dans leur jardin regarder par leur fenêtre?
Ceux qui ne causent pas un mot d'espagnol. Les Kunas ne parlent déjà pas tous espagnol alors anglais, hein?
Ceux qui prennent des photos des Kunas alors que c'est interdit
Ceux qui débarquent en maillot de bain sur les îles alors que c'est interdit, les Kunas ont une organisation de la famille très traditionnelle…
Et puis… il y a cette loi que j'ai lue sur le site officiel du congrès Kuna : il est interdit de lancer de la nourriture aux Kunas. Je suis restée un peu interloquée : vraiment il y a des gens qui lancent de la nourriture à d'autres humains? Non parce que à des singes OK, c'est plus prudent mais des humains ça ne griffe pas, ça ne mord pas… Que dire de plus?
Bref, l'être humain, quel qu'il soit, ne se montre pas toujours sous son meilleur jour…. Qui induit ces comportements parfois limites? Qui de l'oeuf ou de la poule?
Nous avons exploré des îles aux noms exotiques : Holandes Cays, Lemmon Cays, Sarladup, Nichirdup, Coco Bandero….etc…
Toutes plus belles les unes que les autres….
J'ai sélectionné quelques photos de chaque lieu, de toute façon je reviendrai dessus avec encore plus de photos et quelques vidéos (je me suis lachée, je ne sais pas combien j'ai pu prendre de photos!!!).
Bon visionnage et hasta luego!
LEMMON CAYES
GRULLOS CAYES
SALARDUP
SICHIRDUP
CORRAZON DE JESUS
RIO DIABLO
COCO BANDERO
14 commentaires sur “Panama : just another day in San Blas paradise…”
c,est super et ca fait plaisir a savoir que vous etes dans ce decors exact it is just an other day in paradise…..
bizzzes avos deux
Oui c’est comme ça qu’on décrit le paradis non??
Bisous
No comment, juste superbe!!!
Bah je te le fais pas dire!!
c est juste magnifique ! on en veux encore !
Oui c’est prévu, tant que nous sommes à la marina nous avons un internet plus que correct 🙂
Toujours ton regard décalé que j'adore Alex ! Pas politiquement correcte, juste sincère et vrai. Bon, pour les photos, je ne vais pas m'ébaubir comme les autres vu que les San Blas sont sur ma listes. Je n'aurais qu'à le voir de mes propres yeux !
Gracias 🙂
Tu as bien raison d’avoir les San Blas sur la liste, c’est encore mieux en vrai!
Le passage sur la pelle pour combattre le crocodile m'a bien amusée 🙂 et je vois que la fashion addict qui sommeille en toi a tenté une percée : un croco sur pattes te fait de suite penser à des chaussures et un sac à main!!! J' attends le prochain post avec impatience, c'est trop bon de te lire et d'avoir de vos nouvelles!
Bisous à tous les 2
Ils me font peur alors je les imagine en sac à main!! Je raconterai ma première rencontre en vrai avec un croco 🙂
Bizzzzz
Quand tu en sera au stade de récupérer un bout de croco pour faire un sac à main, peux tu m’en garder un peu pour faire un bracelet de montre ? 🙂
Je suis très patient
Mais bien sur que je t’en garde un bout!
Merci merci merci pour cette magnifique palette de bleu,azur, bleu céleste, bleu maya, bleu turquoise, vert, vert d'eau, vert menthe à l'eau, vert jade….. ici c'est plutôt très vert gorgé d'eau et la nuance de bleu nous manque encore ….
Pour les crocodiles, j'ai repensé à cette fameuse série "La vengeance aux deux visages" (non tu n'as pas honte d'avoir une copine avec une telle culture !)…..alors oui tu as raison de les préférer aux pieds ou sur l'épaule…
Allez, je pars chez le coiffeur puis soirée rugby, saint-émilion, rôti de boeuf (une tuerie!), financiers et palmitos au chocolat (faits maison bien entendu) arrosés de Vinosolis (un madiran ressemblant à du maury), tout un programme !
Adishatz bises !
De nada chica!
Je ne me souviens plus de cette série… Mais je suis en phase de documentation des crocodiles avec un expert, un australien…
Va falloir que je m’habitue, d’autant qu’il y avait hier un boa (et pas à plumes) à la marina, je ne l’ai pas vu et tant mieux!
Bon c’est quand que tu viens nous ravitailler en magret, foie gras, confits, pâté, saucissons???
Bises
PS : t’aurais pu noter la référence à P Collins, t’as vu, je l’écoute tjrs à l’occasion!