Panama : Départ, anecdotes explosives et triangle des Bermudes

D'aucuns diraient qu'il n'est pas besoin d'un départ ou d'une arrivée pour me voir m'agiter.

Et bien fort peinée me voyez-vous de vous apprendre que d'aucuns se tromperaient en disant ça puisque les départs et les arrivées ne me rendent pas agitée mais encore plus agitée que d'habitude.

Peut-être est-ce du à la cohabitation de sentiments opposés, une certaine tristesse à l'idée de quitter les personnes qu'on a appréciées et une certaine excitation à l'idée de découvrir de nouveaux horizons.

Et ce nouvel horizon, qui sera pour quelques mois l'Espagne, plus précisément l'Andalousie, nous comble d'autant plus qu'il entre dans ce qu'on pourrait appeler, selon le Petit Larousse de Pesca et Blondie, une destination « facile ».

Et c'est exactement ce qu'on voulait à ce stade, continuer de voyager tout en faisant une pause dans l'exotisme ou dans le décalage des cultures en retournant dans notre bonne vieille Europe.

En même temps, je vous dis ça, mais ce que je ressens vraiment c'est à la fois le sentiment de quitter le “chez-moi des Caraïbes” constitué de la Colombie, du Panama et du Nicaragua, où nous avons passé ces 3 dernières années, mais aussi d'arriver dans mon “chez-moi de cœur”, à savoir notre bonne vieille Europe (de l'Ouest).

Après ces 6 années de voyage à bord de notre voilier, il me restera des pays où j'ai l'impression de me sentir chez moi, Italie, Grèce, Liban, Colombie, Nicaragua….

Bref…

Ces derniers jours vont consister en un ultime tri de nos affaires…(et trouver comment trimballer le harpon du pecheur)

Depuis que nous avons vendu le bateau j'ai l'impression de ne faire que trier des affaires.

Tout d'abord lors de la vente de Namaste, les affaires liées au bateau, celles qu'on donne, celles qu'on laisse dans le bateau, celles qu'on prend avec nous et je dois dire que, dans cette  dernière catégorie, « celles qu'on prend avec nous », un ultime tri est à effectuer…

Au fur et à mesure du voyage, nous nous sommes délestés de tout le superflu.

Nous avions déjà commencé avant notre voyage, lorsque nous avions vendu et quitté notre appartement puisque nos seules possessions tiennent dans 2 ou 3 cartons hébergés par la maman de Xavier.

Puis, lorsqu'on vit sur un bateau, le peu de place nous habitue à acheter le strict nécessaire… et à se rendre compte qu'il est largement suffisant à notre bonheur.

Avant chaque achat, nous nous posions toujours la même question de la véritable utilité de l'objet et de l'endroit où nous nous allions le ranger sur le bateau.

Idéalement pour nous, nos “possessions” devraient tenir dans quelques sacs que nous pourrions emmener partout avec nous en voyage, perspective nous procurant un grand sentiment de mobilité, peut-être même de liberté.

 

Côté dernières anecdotes locales, nous avons été servis…

Figurez-vous que, dans un rayon de 100 m autour de l'appartement, se sont produit  2 explosions, et ce en moins d'un mois,

La première a eu lieu à environ 20 m de notre terrasse, lors d'une pluie tropicale battante, un gros transformateur électrique a commencé par fumer, puis prendre feu, puis exploser avec un bruit de détonation absolument impressionnant. Alors me direz-vous, l'enchaînement fumée, feu, explosion bruyante, est tout à fait logique…La chaîne logique fut rompue par la suite puisque la première intervention sur les lieux s'est produite 2 jours plus tard… Oh, ça va, y'a pas le feu……………….. Ah ben si y'a le feu…… Heureusement qu'il pleuvait le jour J et que l'eau l'a éteint. C'est bien foutu quand meme.

La 2e explosion s'est produite cette nuit, dans un immeuble situé à une centaine de mètres du notre. Nous avons juste vu et entendu une explosion encore impressionnante…

Du gaz?

Finalement en y réfléchissant un peu, comme toutes les installations électriques ou gaz sont bricolées main par tout un chacun, la quantité d'explosions rapportées au taux de conneries possibles et probables effectuées par le bricoleur lambda est relativement faible.

Tout ce que vous espérez, c'est que votre voisin est un bricoleur lambda un peu plus compétent que les autres.

En tout cas, près de 24 heures plus tard, personne n'est intervenu sur les lieux, je dois donc avoir l'honnêteté de dire ce qu'il y a une constance certaine dans le délai d'envoi des secours….

Bref….

Côté vente du bateau, je vous précisais que nous avions reçu le dernier document que nous attendions à savoir la radiation de Namaste du pavillon français de la part des douanes françaises.

Ce document nous avait été envoyé par Fedex, vous savez, Fedex, la poste qui livre super vite à l'international tout en vous donnant un numéro de suivi de façon à savoir à chaque instant, grâce à une simple connexion sur leur site, où est votre colis et la date estimée de sa livraison.

Formidable…

Nous avons donc pu voir qu'il est parti du fin fond du Poitou lundi après-midi, et qu'il nous serait livré le jeudi suivant.

Formidable…

Le lendemain mardi, il est arrivé à Paris, et allait prendre l'avion destination New York.

Mercredi matin, il etait à New York, en transit en attendant son prochain avion vers Memphis.

La date d'arrivée était toujours estimée à jeudi…

Formidable…

Jeudi, après être arrivé à Memphis, il reprenait un avion vers Panama et la date d'arrivée était toujours estimée à jeudi…

Formidable…

Jeudi soir, alors que le colis devait être arrivé au Panama, sorti de l'aéroport et acheminé vers nous, il se passa une chose étrange : le suivi du colis disparu, et la date d'arrivée estimée avec.

Le colis était entré dans le triangle des Bermudes des livraisons internationales…

Vendredi après-midi, il réapparut par miracle sur le site, il était toujours depuis 24 heures tanqué à l'aéroport de Panama. En même temps, me direz-vous, ça lui faisait une pause bien méritée après 3 jours de voyage… on ne prend pas suffisamment en compte la fatigue du colis….

Formidable…

Un peu plus tard dans la journée de vendredi, il est arrivé dans un point Fedex de Panama City.

Victoire, on peut sortir vivant du triangle des Bermudes et arriver à destination. Le seul point noir, c'est que la date de livraison n'était toujours pas renseignée. Mon Graal n'avait jamais été aussi près, et pourtant je ne savais toujours pas quand il me serait livré.

Dans un excès de naïveté, j'ai pensé le recevoir le samedi. Formidable…

Dans un 2e excès de naïveté, j'ai pensé le recevoir le dimanche. Un peu moins formidable…

En même temps, la date estimée de livraison n'avait pas été renseignée, ce qui est une sacrée preuve d'intelligence lorsqu'on ne veut pas etre taxé d'arriver en  retard. Il suffisait d'y penser.

Dans un 3e excès de naïveté, j'ai pensé le recevoir lundi. En même temps, personne ne m'avait rien promis puisque la date n'était toujours pas renseignée. Que voulez-vous…

Bref, il est arrivé lundi soir, sortir du triangle des Bermudes délocalisé au Panama lui aura pris 4 jours ce qui, finalement, est vraiment très peu pour un triangle des Bermudes… certains n'en sont jamais sortis…

Soit dit en passant, je sais que ça n'a rien à voir avec le Schmilblick mais je le dis quand même, on vit une époque formidable ou même le triangle des Bermudes est délocalisé…Enfin bref…

Sur ces bonnes paroles je file, j'ai un billet d'avion à trouver, des amis à saluer, des affaires à trier, un pays à quitter…

Hasta luego!

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *