Panama : dans ce post on parle presque uniquement de pêche

Premier barracuda panaméen!

Après 2 sorties pêche infructueuses qui ne vont pas décourager un pescatorus aux San Blas, le troisième essai fut le bon, un beau barracuda de 6 Kgs.

Après avoir dépecé la bête, nous avons décidé d'en garder une part pour nous et de donner le reste à Frank qui était dans le même mouillage que nous avec 8 clients.

Nous nous sommes retrouvés à bord d'Amande à prendre un café avec Isabelle l'hôtesse du bord lorsque Frank est arrivé avec ses clients : ils revenaient bredouilles de la pêche.

Ils étaient accompagné d'Ina, un copain kuna de Frank qui vit sur une île du mouillage avec sa femme et ses 3 enfants (ils sont les seuls habitants de l'île). Discret et réservé comme la plupart des Kunas que nous avons rencontrés (faut dire que le contraste est saisissant après la sympathique exubérance colombienne), il nous a expliqué qu'il résidait sur l'île pendant 6 mois avant de déménager pour une autre île beaucoup plus peuplée, 2000 habitants, ce qui n'était pas pour lui déplaire car il s'ennuyait un peu sur son île déserte. Et chose un peu surprenante pour nous, il nous a affirmé ne pas connaître la famille qui habite l'île voisine.

Un rapide aperçu du système Kuna

C'est "le conseil" Kuna, l'autorité qui gère de façon autonome par rapport au Panama (bien qu'ils fassent partie du pays) le territoire des San Blas et qui décide de faire bouger ses administrés tous les 6 mois.

Le conseil décide de qui va où. C'est un système un peu communiste ou de coopérative puisque personne ne possède rien et tout le monde possède tout.

La terre n'appartient à personne et personne ne peut l'acheter, ce qui explique que les San Blas soient encore quasi désertes et presque semblables à ce qu'elles étaient lorsque les colons espagnols y ont débarqué.

Les hommes vivent de la pêche et les femmes cousent des molas, pièces de tissus brodées et "patchworkées".

Les Kunas ne peuvent se marier qu'entre eux, d'ailleurs on voit qu'il n'y a pas eu de métissage, ils sont très typés. Ils causent leur propre langue, et parfois aussi l'espagnol.

Tiens, je vais vous donner un exemple de fonctionnement du système. Ina qui cause espagnol a expliqué qu'il souhaitait installer des hamacs pour les routards de passage. Pour cela il doit passer devant le conseil Kuna pour en demander l'autorisation. Les hamacs ne lui appartiendront pas, il les exploitera le temps qu'il habitera sur l'île, puis son successeur prendra la relève et ainsi de suite…

Voyez l'idée?

Côté pratique, nous avons payé une fois un droit de mouillage dans une baie, 10 dollars, valable un mois. Certaines îles étant seulement habités par une ou deux familles de pêcheurs ( et la majorité sont désertes) dans de modestes cahutes, il n'y a aucune denrée à acheter. Ainsi on peut parfois vous demander quelques litres d'eau, de l'huile, de la farine ou du sucre.

Les kunas que nous avons côtoyés ne sont pas insistants lorsqu'ils souhaitent vous vendre quelques chose, ils gardent toujours une distance courtoise et sont peu bavards.

Partie de pêche avec Ina

Mais revenons à Ina (ça veut dire guérisseur en Kuna-Ina part bientôt faire un stage auprès d'un vieux guérisseur qui habite dans la jungle) et au barracuda de Xavier

Sa mission, ce jour-là, qu'il avait acceptée, était d'emmener quelques membres d'équipage d'Amande ramasser des conches. Devant le petit regard envieux de Xavier qui n'avait pêché que 2 heures le matin, ils lui ont proposé de les accompagner. A ma surprise, il déclina l'invitation sous prétexte que sa Blondie n'aimait pas les conches (lui non plus d'ailleurs). Je lui indiquai alors qu'il pouvait aussi ramasser les conches pour l'équipage d'Amande, 10 personnes tout de même….

Xavier a trouvé que c'était une super idée, et a légèrement extrapolé en déclarant tout de go que, "aller pêcher pour nourrir 10 personnes c'était vraiment beaucoup plus sympa que de pêcher uniquement pour 2, on pouvait pêcher plus et plus longtemps"….

Voyez l'idée….

Les voilà donc partis au ramassage de conches tandis que Xavier, armé de son harpon, comptait bien compléter sa pêche du matin.

Et… il a frappé.

Alors qu'ils étaient partis à 2 annexes pour trimballer fout ce petit monde, au bout d'une heure j'ai vu une annexe revenir vers Amande, bien sur pas celle de Xavier qui était resté à la pêche avec Ina et un gars de l'équipage d'Amande. Ils sont revenus 2h plus tard avec une belle murène.

Tout le monde était ravi : Ina car il allait récupérer la bestiole et qu'il semblait adorer ça, le gars de l'équipage d'Amande qui était avec eux et qui avait assisté à "la bagarre" entre la murène et Xavier (c'est coriace ces bestioles), et le reste de l'équipage d'Amande qui a pris des photos en compagnie de la murène.

Xavier était lui aussi tout excité d'avoir créé toute cette animation, c'est sur qu'avec sa Blondie c'est plus calme. D'ailleurs il n'est même pas venu me montrer la murène, il est directement parti la ramener, ainsi qu'Ina, sur son île.

Xav défié par le double sandow du collègue

Durant notre séjour dans les îles, nous avons à plusieurs reprises croisé les mêmes voiliers dans différents mouillages. Et en particulier un dont le capitaine du bord semblait mordu de pêche.

Chaque soir il passait devant Namasté avec son annexe chargé de matos.

Et chaque fois Xavier scrutait ce fameux matos, jusqu'au jour où je lui ai demandé pourquoi.

Bien mal m'en a prit que de lancer un pescatorus sur le sujet pêche…

Pescatorus : "Et tu comprends il est super équipé"

Blondie : "Bah toi aussi non?"

P : "Non, lui il a bla bla bla….. double sandow…. bla bla bla…. double sandow….."

Parmi tout le blablabla il n'y avait que du matériel que Xavier possède, par contre le double sandow avait l'air de le faire rêver….

B : "Et pourquoi à quoi te servira un double sandow?"

P : "A faire en sorte que ma flèche ne rebondisse pas quand je tire une langouste".

Arrêtons nous deux minutes sur cette réponse : pescatorus peut tuer des barracudas de 10 Kgs (comme il l'a fait à Sta Marta) mais pas la langouste panaméenne….

B : "Elle porte un gilet en kevlar la langouste panaméenne?"

Non parce que je devrais vous dire, pour ceux qui oseraient penser que je suis gratuitement sarcastique alors que je suis la candeur incarnée, qu'avant d'être docteur ès pêche il l'était en mécanique et que le sujet de sa thèse portait sur l'impact de projectiles à haute vitesse sur structures en composites… D'où ma question sur le kevlar, vous voyez?

Bref….

Le double sandow du harpon c'est un peu comme le double élastique des pampers, l'un permet de donner plus de vitesse à la flèche et de pêcher plus gros (faut bien nourrir sa Blondie) tandis que l'autre évite les fuites. Je vous laisse remettre tout ça dans l'ordre.

Et comme évidemment il est aussi équipé qu'un magasin de pêche local, il avait du caoutchouc en réserve pour fabriquer son double sandow (d'ailleurs si vous êtes pêcheur et avez besoin de matos, adressez vous à Pescatorus, je suis sure qu'il aura ce que vous recherchez).

Pêche du mérou

Ce jour-là, il est revenu de la pêche avec la super poker face ON, "celle que même Blondie elle se fait avoir" qu'il me dit de vous dire (non en vrai il parle mieux que ça).

Comme j'étais en train de me baigner, je ne pouvais pas voir ce qu'il y avait dans l'annexe. Après avoir réussi à tenir 3 secondes, il me hurle "double sandow!!!!" en exhibant, dois-je vraiment rajouter fièrement, un énorme mérou qui se révèlera peser dans les 20 kgs.

Léger petit hic si on exclut les 20 kgs de poisson à manger à 2, sa flèche était complètement pliée à 90°.

Après une séance photo digne de celles qui servent à faire les books des mannequins (tiens vous pensez pas que je devrais lui faire un book à Pescatorus? Ca se fait pas pour les pêcheurs?), il a fallu envisager les différentes solutions pour écouler toute cette viande.

Nous avons fini par aller sur une île et le donner à une famille de pêcheur.

Alors là me direz vous, donner du poisson à des pêcheurs c'est comme donner un macaron à Pierre Hermé.

Bah non, quand même pas car il s'agissait d'une belle pièce, la chair est délicieuse et on n'en pêche pas tous les jours… D'ailleurs la famille avait l'air ravie, je pense qu'ils pouvaient le vendre un bon prix d'autant qu'ils n'avaient rien pêché ce jour-là.

Bref, sur ces bonnes paroles je vous laisse, demain derniers préparatifs avant de repartir le jour suivant un mois dans les San Blas.

Demain je tente de programmer deux posts à publier pendant mon absence mais je ne vous promets rien, ça dépendra si internet fonctionne ou pas. Donc ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas de nouvelles su le blog pendant un mois, d'ac?

Hasta luego!

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