Essaouira….
Nous y sommes allés il y a quelques jours et force est de constater que notre opinion est mitigée.
Du coup j’ai pris un petit moment pour réfléchir à tout ça et tenter de vous exposer ce périple fidèlement et vous livrer mes impressions.
Les plus :
– La route qui longe la côte reliant Agadir à Essaouira est somptueuse.
Dunes, plages désertes et falaises se succèdent.
Durant les 70 premiers kms, nous avons croisé de petites stations balnéaires dédiées aux surfeurs. Il faut dire que les vagues sont hautes et belles et, aux dires des spécialistes, très bonnes pour le surf. Evidemment, il ne faudra pas oublier la combi de 34 cm d’épaisseur, ne vous laissez pas berner par le beau soleil et les températures estivales de la journée!
- Essaouira :
Les petits remparts et les tourelles en pierres valent le coup d’oeil et donne l’occasion d’une petite promenade qui passera aussi par le port de pêche qui est typique.
Et la vue des vagues cassant sur les rochers et falaises autour de la ville vaut aussi une petite photo qui sera difficile à obtenir étant donnée la lumière blanche qui baigne le lieu.
Les moins :
La ville.
Les quartiers les plus rénovés sont une champignonnière de restaurants et autres boutiques d’artisanat made in China.
Mais pour vous convaincre du contraire, un maroquinier vous fera la démo de fabrication d’un sac à main avec ses belles mains manucurées qui ont autant d’heures de couture que moi.
Et si vous n’êtes pas convaincus, allez voir l’encadreur : je doute qu’avec sa réserve de 3 planches de bois il réussisse à fabriquer l’ensemble des cadres que vous trouverez à Essaouira (ville d’artistes)…
Côté restaurants, vous trouverez de tout. Ils ont même reconstitué les restaurants de ports bleus et blancs typique des ports de pêche. Sauf que là, il n’y a que des touristes. L’étal de poisson vous fait de l’oeil, les prix vont vous faire sortir les yeux des orbites, les rabatteurs vous barreront le passage pour vous convaincre que vous vivrez une expérience so typical en allant dans leur restaurant tiré à 4 épingles. Sauf qu’aucun marocain ne s’y laisse prendre, les restaurants typiques de port de pêche ce n’est pas ça, même à Agadir, c’est pour dire!
Après je passe sur la rentabilisation maximale que doit subir l’australopitecus touristus : bakshish aux policiers qui ne manqueront pas de vous arrêter (je n’ai encore pas rencontré de touristes qui n’y ont pas eu droit), parkings aux tarifs exorbitants, sollicitations en tout genre pour vous vendre tout et surtout n’importe quoi…
Vous ne resterez hélas seul avec vos pensées pour admirer la beauté des environs pas plus de 5 secondes…. C’est pour la rêveuse que je suis absolument rédhibitoire…
Bref, bien sur en marchant un peu vous tomberez sur les quartiers où les plus malheureux ne profitent pas du tourisme…
Le contraste est saisissant.
Je sais que cette situation n’est que la résultante d’un tourisme effréné qui en demande et en redemande et dont le comportement peu respectueux des coutumes ou des humains ne fait qu’empirer la situation tendue avec les rabatteurs en tout genre.
On finit donc avec une ville transformée en parc d’attractions pour adultes.
C’est dommage, le lieu mérite mieux que ça. Les Marocains aussi. Quant aux touristes, finalement ils ont sûrement pour la majorité ce qu’ils méritent.
