"Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde" – Archimède
Salam Archimède
A toi le petit malin qui a découvert un truc que t’as appelé «la poussée» qui fait que, entre autres, les bateaux flottent, je dédie ce post.
Je le dédie aussi à mon amie et jumelle Sophie qui m’a écrit qu’elle attendait ce post, espérons qu’il te plaise!
Cependant, un autre petit malin, Newton, a lui découvert la gravité.
En dehors de l’eau, les objets se trouvant en suspension dans l’air sont irrémédiablement attirés vers la terre à une vitesse proportionnelle à leur masse.
Et aujourd’hui mes préoccupations sont toutes liés à la gravité.
Ce 11 novembre, on va sortir Namasté de l’eau.
Ca avait bien commencé (quand on était encore en Espagne).
Il y a 2 semaines, en découvrant nos problèmes de joints de sails drive impliquant une sortie de l’eau de Namasté pour les changer, nous avions, au fil de nos recherches, choisi Smir pour faire la sortie de l’eau.
Le devis avait été établi et RDV avait été pris pour le jeudi 10 novembre.
9 novembre, chantier de Smir.
Un des employés nous explique qu’aucun technicien ne sait changer les joints des sails drive. Nous nous étonnons en brandissant un devis en main réalisé par Smir mentionnant le changement de joints de sails drive et un prix associé à une réparation qu’ils ne sauraient donc pas faire….
15 mn plus tard, oui peut être il y a un technicien espagnol qui saurait faire…mais il n’est pas autorisé à venir sur le chantier….
10 mn plus tard, peut être que le technicien espagnol peut venir, faut l’autorisation du capitaine du port….
On progresse, c’est bien (règle de base : rester positif sous peine de finir à Sainte Anne).
A cette allure, dans 1 semaine on aura peut être trouvé ce technicien…
En parallèle on regarde comment faire le boulot nous même…
Bref, la seule conclusion de ce dialogue d’une demi-heure avec ce monsieur, charmant au demeurant, est que nous allons donc demander l’autorisation du capitaine.
Le gars nous dit «il n’est pas la».
Bon OK, et demain il est la? Il ne sait pas pour demain, il ne sait pas pour après demain…
Peut être le capitaine est-il parti pour toujours??? Il a compris le truc de la gravité et a eu peur?
Nous enfourchons nos vélos. Une seconde avant le premier coup de pédale, il nous dit que le conducteur du travel lift ne sera pas là jeudi.
Et vendredi? Il ne sait pas…
Peut être est il parti définitivement aussi? Avec le capitaine du port?
Ca commence bien… Mais on est toujours zen, préparés à ce genre de fantaisies assez courante finalement dans le monde nautique… D’ailleurs nous sommes arrivés 2 jours avant la date prévue de sortie de Namasté pour justement «préparer» le RDV…
Un coup de fil plus tard au capitaine du port (Miguel), tout est réglé. RDV vendredi. Miguel est hissé au rang de héro (et n’a pas quitté définitivement Smir).
Le jour J, Namasté est sorti des eaux.
Une fois suspendu au bout de sa corde, le coeur battant à 350 pulsations, je tourne le dos 5 mn (=je baisse la garde), le temps pour tous les ouvriers de disparaître (la téléportation existe, j’en ai la preuve), nous laissant pathétiquement avec Namasté pendouillant, nous au sol sans possibilité de remonter à bord. Ils ont du croire qu’on était champions de saut en hauteur pour soigneusement éviter de nous laisser tout objet permettant de réduire la hauteur entre Namasté et le sol.
J’aperçois Miguel : les travaux reprendront dans une heure, 14h.
OK, allons donc déjeuner avec 3 charmantes personnes rencontrées 5 mn auparavant sur le chantier. Je pourrais même vous raconter ce déjeuner fort intéressant mais ce post est déjà trop long… Une autre fois….
Retour à 14 h : le conducteur du travel lift est en train de promener Namasté.
Bon dieu mais que fait-il???
Il veut aller le déposer sur le chantier.
Pour la 354ème fois on lui demande de le laisser sur le travel lift pour les travaux car nous retournons à l’eau le soir même. Et pour la 354ème fois, il a la même réponse (la constance est une qualité) : mais vous n’êtes pas là pour le carénage?
Je récite «rester zen» à tous les temps….
Le technicien moteur arrive. C’est finalement un suédois (ça m’est égal, j’ai voté oui au référendum sur l’Europe).
Moi qui croyais qu’ils étaient tous bûcherons pour Ikea ben non…
Verdict :
-joint babord intact, l’eau n’entre pas par là, faudra surveiller.
-joint tribord : il est délogé de son emplacement, du à un mauvais montage en Turquie (merci au chantier de Finike qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable).
4 heures plus tard, retour à l’eau. Le conducteur du travel lift est sur les charbons ardents. Il démarre alors que Xavier et moi ne sommes pas encore prêts. Mais on progresse, ce coup ci on n’est pas à bord quand il démarre ET bouge sans nous avertir…
Il ramène très vite Namasté au dessus de l’eau, non il va trop vite, il y a des a-coups et Namasté se balance dangereusement vers les bords du quai : ce coup-ci c’est sur, je vais mourir.
Devant nos cris, il réduit la vitesse.
Ouf, on est à l’eau. Un peu d’huile à rajouter dans les moteurs et on repart vers notre place….. qui est prise par un autre bateau.
Shit…..
Post réalisé sous fièvre de cheval….