Colombie : Cartagena de Indias

Carte du site du Guide du Routard

Nous sommes dimanche matin, il est 7h et nous sommes fin prêts pour notre virée à Cartagena : l'hôtel est réservé, nous avons l'idée la plus précise possible de l'horaire des bus (environ chaque heure à partir de 4h30), j'ai préparé des sandwiches sous le regard hilare de Xavier qui m'a expliqué qu'on ne partait pas pour 2 jours de navigation mais 4h de bus (quel naïf, on lui a dit 4 h et il l'a cru, tel un gringo), quelques biscuits et de l'eau.

On a pris quelques habits de lumière car on va à la ville. Comprenez on n'a pas que des tongues dans le sac.

Cartagena, ce n'est pas Sta Marta. La ville est plus grande, plus touristique, très bien rénovée et accueille 2 millions de visiteurs par an.

C'est un passage obligé pour tous les gringos mais aussi pour les Colombiens, un témoignage architectural du passé colonial et de l'importance de cette ville, principal port de la région sous la domination espagnole.

7h15 : on est dans le taxi, direction la gare routière.

7h30 : je n'ai pas encore un pied hors du taxi que je suis assaillie par les rabatteurs des différentes compagnies de bus. Je tente quelques mots dans mon plus bel espagnol, un petit "tranquillo, suave" que m'a appris Roberto et ça marche, ils me lâchent avec un sourire en coin. Elle est forte cette Blondie.

7h35 : je suis devant un premier guichet de compagnie de bus. Je demande les horaires, les prix et, le plus important, si le bus est direct pour Cartagena où si il fait un arrêt dans la ville de Baranquilla, à mi-chemin. En me renseignant auparavant à droite à gauche car évidemment il n'y a aucun flyers ou site internet vraiment digne de ce nom (vous vous croyez à la RATP?), j'ai appris qu'il y avait les bus directs qui passent par Baranquilla (qui est sur la route) sans s'arrêter et sans entrer dans la ville, et ceux qui s'y arrêtent mettent au total 1h30 heures de plus que les directs.

La guichetière me dit que le bus part dans 5 mn et ne s'arrête pas à Baranquilla, le tout pour 8 euros par personne.

Un peu au faite de la notion de temps et de délais colombienne, je me dis que 5 mn locales me laissent le temps de me renseigner ailleurs.

Je me renseigne. J'insiste bien sur le fait que je veux un "directo, sin parar en Baranquilla, entiende???"

7h45 : j'ai mes billets pour mon bus direct pour Cartagena.

7h46 : Xav et moi sommes plantés devant le bus : il y a une pancarte sur le pare brise qui mentionne "Sta Marta-Baranquilla-Cartagena".

Xav dit au chauffeur qu'il veut un directo pour Cartagena. Le chauffeur lui dit que c'est impossible, on passe forcément par Baranquilla.

Xav lui dit qu'il ne veut pas s'arrêter à Baranquilla, encore moins entrer dans la ville.

Le chauffeur lui dit qu'on n'entre pas dans la ville, on dépose juste des passagers et qu'on sera à Cartagène en 3h.

Ouah…. Mieux que tout, j'ai toujours entendu que la durée mini du trajet était de 4h….

Bref…

7h50 : Nous montons dans notre directo qui part tout de suite.

8h00 : nous redescendons de notre directo qui n'est toujours pas parti.

8h10 : ouah, on part!

On quitte Sta Marta.

Euh, mais il fait quoi le chauffeur?

Bah il roule à 10 km/h, la porte ouverte avec un gars qui hurle "Baranquilla" afin de finir de remplir le bus. (pfff, voyez bien que mon directo s'arrête à Baranquilla).

Combien de temps ça va durer?

Bah le temps de remplir le bus….

A ce moment là je suis ravie d'être dans un bus de 20 sièges et pas de 50. Elle est forte cette Blondie.

8h40 : le bus est plein.

C'est parti.

On avale les kms, on croise des bidonvilles qui crient misère, on est loin de l'ambiance feutrée du centre de Sta Marta. Mais surement plus proche de la réalité quotidienne du Colombien.

10h30 : Baranquilla.

On ne s'arrête pas vraiment mais on ralentit afin de laisser descendre les gens à l'endroit qu'ils désirent (je ne crois pas qu'il y ait la notion d'arrêt de bus) et laisser monter les gens afin de remplir le bus.

10h50 : on file sur Cartagena.

Je m'endors. Au réveil, j'attrape Xav en train de manger en douce tous les sandwiches. Et les biscuits. Pffff.

12h30 : youhou, Cartagena nous voilà!!!

Euh…. enfin, gare routière de Cartagena nous voilà!

La gare routière est encore à environ 30 à 45 mn du centre ville.

Nous cherchons un bus de ville. Ils sont tous là à la queue leu leu…. C'est juste qu'il n'est mentionné nulle part où ils vont.

On essaie de se renseigner, ils passent tous par le centro. Bon allez on y va.

12h50 : on monte dans le bus

13h00 : il part. Et se met à rouler à 5 km/heure pour récupérer un max de gens sur son chemin et le remplir. Non mais sont où ces satanés arrêt de bus hein??

13h20 : on est toujours à 5 Km/h. Un Colombien commence à s'énerver après le chauffeur, ça fait une heure qu'il est dans le bus. On lui jette un coup d'oeil complice.

14h : youhou on est quelque part dans Cartagena. Il est où déjà l'hôtel?

14h30 : après une demie heure de marche sous le doux soleil qui cogne juste à 40°, on arrive à l'hôtel!

Ouah, génial. Il fait frais, je me vois déjà sous la douche avant de rencarder mes copains qui habitent Cartagena.

14h45 : je suis furax. Ils ont perdu ma réservation. Il n'y a plus de chambres. Je les engueule en espagnol, cool, j'ai quand même bien progressé dans cette langue.

15h : on repart. Sur le chemin, on s'arrête boire un café. J'appelle mon pote Antoine et lui explique qu'on cherche un hôtel. Au même moment, je vois une auberge en face de l'hôtel.

15h30 : je suis sous la douche, le pied, l'hôtel avait des chambres libres!

16h : allez on va déjeuner en attendant nos copains du voilier Clown qui sont au mouillage et de rejoindre Antoine dans son fabuleux appart' avec vue imprenable sur la baie.

Bon alors et Cartagena?

Nous avons exploré la vielle ville abritée derrière ses remparts, ses façades colorées, ses balcons en bois verni chargés de fleurs, ses cathédrales, ses hôtels de luxe, ses restaurants de luxe (vous connaissez la Peru fusion vous les gens?)… La rénovation est faite avec goût et l'ensemble architectural bien homogène témoigne de la grandeur passée de la ville. Evidemment il y a un côté artificiel, seuls les Colombiens aisés peuvent se permettre d'habiter ici. Mais nous avons pris plaisir à déambuler dans la ville, un peu moins à être harcelés aux terrasses des cafés (vive Sta Marta et sa tranquillité), mais bon, c'est le jeu, c'est le tourisme. Chacun essaie d'en tirer profit.

Puis nous avons exploré le quartier jouxtant la vieille ville, celui où était notre hôtel, Getsemani. Les maisons y sont moins imposantes, néanmoins elle sont nombreuses en cours de rénovation. Le quartier m'a emballée, il est charmant, il est vivant car les Colombiens de la classe moyenne peuvent encore s'y loger, il y a aussi quelques rénovations d'intérieur époustouflantes, bref, c'est l'occasion d'une balade sympathique.

Et pour finir il y a le quartier de Boca Grande, une sorte de Miami Beach avec ses grands immeubles modernes, ses plages familiales avec les restaurants ambulants qui sentent la friture de poisson. Ce quartier recèle à la fois des restaurants de luxe mais aussi familiaux, nous y avons dîné dans une petite pizzeria installée dehors (cuisine et table), dans une ambiance très sympa et pour des tarifs normaux.

Voilà, si vous passez dans le coin, passez faire un tour à Cartagena. Puis à Sta Marta, pour faire la différence. Mais pour celà, demandez bien un bus directo, celui qui ne s'arrête pas à Baranquilla. Sin parar en Baranquilla.

A suivre les photos…

Hasta luego les gens!

 

LA VIEILLE VILLE

 

BOCA GRANDE

 

GETSEMANI

 

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