Bonjour les gens
Aujourd'hui je vous le dis tout de go, je n'ai rien à vous dire de spécial.
Evidemment cela ne m'empêche pas vraiment de venir papoter ici avec vous.
On n'a qu'à faire genre on est à un cocktail et on entretient une conversation mondaine.
Bref….
Nous sommes en Martinique. Votre reine se débat (je suis une fille du sud, j'exagère un peu mais vous avez remarqué) avec les administrations locales pour faire refaire son passeport. Il semblerait que sa situation (habiter sur un bateau) soit un tantinet hors des cases prévues par l'administration. Je suis un cas qui n'existe pas. Voilà.
Après une longue conversation avec l'employée de mairie qui, sans vraiment me mettre des bouts dans l'hélice (ou bâtons dans les roues si vous êtes terriens) ne m'était pas d'une aide folle pour résoudre mon souci, on a fini par y arriver. Bah on a même fini par en rigoler ensemble, je suis irrésistible.
Puis j'ai fait des photos d'identité. Il y a une dame, cachée dans le photomaton, qui vous donne des instructions.
Faut pas rire.
Faut pas sourire.
Faut que la tête rentre dans l'ovale dessiné à l'écran (pas facile quand on a la grosse tête).
Les cheveux ne doivent pas dépasser du cadre (j'ai coupé les rastas)
On doit être seul sur la photo (le capitaine était déçu, il adore être sur la photo).
Il ne faut pas de couvre chef (la couronne ça compte?)
Faut regarder devant soi (des fois que vous ayez envie de regarder ailleurs).
Faut pas fermer les yeux (c'est sur qu'au bout de 10 mn d'instructions, vous commencez à fatiguer)
Et enfin vous pouvez cliquer sur OK pour prendre la photo.
Et là c'est le drame. Me manque plus que le matricule et on dirait que je sors de la santé (et que j'ai fait des UV). Et je vais devoir me supporter ainsi pendant les 10 prochaines années. Bof, en même temps il y a bien des gens qui me supportent depuis plus longtemps que ça et ça ne les a pas tués que je sache?
Bref où je voulais en venir moi?
Ah oui, du coup on est resté ici. On n'est pas encore monté vers la Dominique. Mais peut être allons nous bouger vers Fort de France aujourd'hui, enfin si on ne fait pas autre chose.
Et pis en plus j'ai revu mes amis martiniquais. Ma copine de 30 ans et son compagnon qui a eu droit à comment on s'était rencontrées toutes les deux, quand on avait environ 10 ans (et je rappelle que 30 plus 10 ça fait toujours 30, capito?). Allez, pour ceux qui ne me connaissaient pas à l'époque….
On chantait dans la même chorale (et c'était pas du AC/DC). Cet épisode fait toujours mourir de rire le capitaine… "Ah ah toi tu chantais? Pas possible"…
La vérité on ne m'a jamais proposé de faire un solo, j'étais toujours dans le choeur….
Sinon on a partagé les mêmes cours de peinture ou j'étais aussi douée qu'en chant.
Comme j'étais une petite geek, ma famille tentait de m'ouvrir sur autre chose que les maths. Heureusement qu'on a trouvé la danse sinon je serais toujours en train de peindre ma nature morte en chantant.
Tout ça pour en venir où?
Ah oui ma copine m'a apporté du chadèque confit. Quésako?
Chadèque c'est le nom créole de pamplemousse. Pas pomelos. Pamplemousse ou grapefruit in english parce que ce fruit pousse par grappe. C'est jaune avec plein de pépins et une peau épaisse.
Et confit c'est un délice, avis aux amateurs.
Puis on a mangé chez Ti'Toque au Marin, lieu à recommander.
Puis bah nous étions bien inquiets pour notre annexe amarrée à l'un des pontons de la marina suite aux nombreux vols qui ont eu lieu assez récemment. Notre inquiétude s 'est estompée à notre retour car :
– l'annexe était toujours là.
– deux malabars assurant la sécurité de la marina étaient tankés autour des annexes. On a fait copain avec eux, toujours être copain avec la sécurité, capito?
A part ça hier soir on a mangé des crevettes sauce piquante avec riz pilaf. Les crevettes ont été achetées, c'est-à-dire qu'elles ont été pêchées par d'autres gens que Xavier, on a le droit puisque le capitaine ne risque point d'en pêcher avec son harpon (c'est pas la peine que je vous explique pourquoi?).
Savez vous que hier midi j'ai dégusté deux rougets pas pêchés par le cap'? La vérité je vis dangereusement moi…
C'est tout.
Ah non. J'ai retrouvé ce matin un bateau copain Alea rencontré à Rhodes il y a un an et demi. Un couple hispano-allemand qui, en plus d'être sympa, tient un blog (c'est en espagnol) : http://viajesaleatorios.blogspot.com/. Après les Caraïbes ils iront….. vers le Groenland!
Je vous salue bien bas les gens.
4 commentaires sur “Antilles, Martinique : je n’ai rien de spécial à dire”
C'est vrai que d'un point de vue administratif nous sommes quasés… Nulle part. En plein dans un vide juridique, sorte de triangle des Bermudes de l'océan de l'état civil. A croire que la société ne reconnait pas ceux qui vivent hors d'elle… C'est petit et mesquin je trouve !
Sinon alors c'est quoi ta combine pour être enfin arrivé à te faire reconnaitre ?
Bises à vous deux, et léchouilles de qui vous savez.
La solution qui n’en est pas vraiment une c’est de faire comme si tu étais un terrien… Et que la personne qui t’héberge soit suffisamment gentille pour t’envoyer tous les originaux de justifs de domicile ET d’identité pour elle et pour toi… Sinon pas de domicile=pas de passeport, as simple as that, pas pu faire autrement malgré mes explications…. Après c’était à la mairie du Marin ou ils n’avaient jamais eu un cas pareil (ils n’avaient jamais fait un passeport pour qqu’un ne résidait pas au Marin…), peut être que dans une grande ville ou une préfecture il y aurait eu moyen, je ne sais pas…
Bises
D'accord… Donc il faut mentir et déclarer une adresse fictive. Avouez qu'il y a tout de même quelque chose de pas normal dans cette affaire !
En fait ça fait de nous des résidents-émigrés clandestins. Au même titre que les émigrés clandestins, sauf que nous on doit mentir pour faire croire qu'on n'a pas quitté le pays ! C'est dingue…
Oui et une adresse fictive où te sont adressés soit tes factures soit tes impôts quand même…. Et OK, pas normal comme situation, ça peut être vite galère.