"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit" (La Rochefoucauld)
"Je ne suis pas folle vous savez" (Florence Foresti, parodie d'Isabelle Adajani)
Avec Xavier, nous ne nous considérons pas comme des fous.
Certes nous avons fait un choix de vie un peu hors des sentiers battus mais je me plais à penser que, avant d'avoir nos 4 pieds sur Namasté, nous les avons avant tout sur terre (si, si).
Cependant, lorsqu'on mène ce type de vie, on rencontre parfois, voire souvent, des situations atypiques, de celles que nous n'aurions peut être jamais vécues dans notre ancienne vie de terrien.
Alors peut-être est-il plus juste de dire que nous avons rajouté de la folie sur notre chemin.
Alors aujourd'hui mesdames et messieurs, une petite anecdote qui j'espère vous amusera.
Il y a quelques temps se déroulait une fête à la marina, de celle qui déploie les grands moyens, sono, concerts, 1000 personnes attendues.
Conscients que nous ne dormirions pas de la nuit, nous décidâmes avec quelques copains de nous installer à une table près du concert et de ma foi profiter de la soirée.
A un moment donné, mon voisin de table X. me sort tout de go : "estamos una mesa de locos", soit en français dans le texte "nous sommes une table de fous".
Je prends instantanément mon air de blondie la plus indignée possible et lui répond : "Vous peut-être mais moi non".
X. est parti d'un grand éclat de rire (certains apprécient mon humour, si, si) et m'a répondu "OK, OK"….
Ce qui, en français dans le texte signifiait : "OK, nous sommes tous fous mais comme tu es là avec nous et que tu aimes ça, je ne donne pas cher de ta santé mentale".
Pfffff. Je ne suis pas folle vous savez.
Comme la musique avait atteint un niveau nous empêchant de communiquer autrement que pas signes, je me suis mise à détailler la situation de chaque personne assise à notre table.
X., tout d'abord, ancien des cartels qui trimballait de la drogue de la Colombie vers d'autres pays mais qui s'en est sorti. Depuis il bricole dans d'autres domaines.
Y., copain européen de X installé à Sta Marta. Son signe pariculier? Il a appris l'anglais en prison dans son pays. Pourquoi était il en prison? Il faisait pousser des plantes qui font rire en quantité industrielle chez lui.
Depuis il est sorti de prison et a subi une opération à coeur ouvert : comble du comble, s'en est suivie une prescription de marijuana à des fins médicales. Il porte donc toujours son ordonnance sur lui des fois qu'une autorité viendrait le déranger quand il fume son pétard. C'est aussi le gars qui, alors qu'il était arrivé une demi heure en retard à la soirée, l'a justifié d'un "Sorry guys, I am late because I was expecting my dealer", en français dans le texte "désolé je suis en retard car j'attendais mon dealer".
Voilà.
Z., épouse de X. , dont la particularité est d'être d'une jalousie maladive. Et donc de suivre son mari partout.
Roberto et Xavier, les deux pêcheurs pas devant l'éternel. Vous en savez déjà pas mal sur eux (enfin surtout Pescatorus) mais bon…. Ils n'hésitent pas à continuer de me surprendre. Leur dernière en date : ils partaient bricoler sur un bateau copain quand ils un vu un tarpon dans la marina. Tout excités ils sont revenus en furie, pris le harpon et revenus traquer le malheureux tarpon.
Et vous savez quoi?
Ben ils l'ont raté. Et le plus loufoque c'est qu'ils m'ont expliqué à leur retour qu'ils n'auraient pas du le rater car la bestiole était aveugle.
"Et comment saviez vous qu'il était aveugle? Il avait des lunettes noires ce bestiau?" que j'ai demandé.
Bref, il était aveugle car il n'a pas bougé quand ils lui ont tiré dessus. C'est tout. Ils ne sont pas fous vous savez.
Et dans l'affolement, le harpon s'est retrouvé au fond de l'eau. Il a du se marrer le tarpon aveugle.
Reprenons.
A la table il y avait Luis, le frère handicapé de Roberto. Il avait trop bu et était entrain de tenir par le cou une australienne en quête d'un Colombien pour la soirée en lui lançant des "Tu guapa, me gusta" en français dans le texte "toi belle, j'aime"…. tandis que je tentais vainement de le convaincre d'aller manger un peu afin de diminuer les effets de l'alcool. Ce à quoi il me répondait : "yo guapo, no comer", en français dans le texte "moi beau, pas manger".
Alors que nous allions quitter la table est arrivé celui dont la folie n'est plus à démontrer puisque son surnom est "americano loco", soit "américain fou".
Son signe particulier? Alcoolique, il finit souvent au poste.
Ses oeuvres? Croire que la borne d'eau et d'électricité du ponton est en train de l'agresser et donc la démonter avant de finir à l'eau avec elle.
Ou bien se bagarrer avec un de ses copains américains et passer à travers la vitrine d'un restaurant.
Y. le trouve fun et pas du tout loco, ça m'inquiète.
Et pour finir, il y a votre servitrice. Celle qui n'est pas folle vous savez. Celle qui chante du Piaf sur commande dans une soirée ou danse la salsa sur les pontons.
Celle qui joue de la guitare pour faire fuir les pêcheurs. Celle qui promène son body surf dans la marina avant d'aller manger le sable car elle a sur estimé son niveau et sous estimé la taille des vagues.
Oui, celle là.
Celle là vous dit hasta luego et vous retrouve dans quelques jours après un petit séjour dans la belle Cartagena de Indias.
6 commentaires sur “Colombie : une anecdote pour le week end”
j'adore !
🙂
Elle est pas mal celle là! Lol j'ai particulièrement aimé la prescription médicale à la marijuana…
Ah oui moi aussi, c’est pas encore très courant ça…!
Sacré Luis…il devait s'en tenir une !!! et l'Américano Loco terrible !!!!, quelle soirée vous avait du passer…dommage qu'il n'y ait pas une petite vidéo à l'appui !!!
Bon séjour à Carthagène des indes et dommage vous avez loupé en Novembre le concours de Miss Colombie…..
Bisettes à tous les deux
Coucou, notre copain qui vit à Carthagène nous a raconté l’élection de Miss Colombie, c’est en effet terrible 🙂
Bisous