Panama / Fabriquer un étui de harpon de pêche pour les nuls : la méthode infaillible.

Je dédie ce post à M. (Non, pas celle de James Bond…)

Disclaimer qu'il est important : « Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des événements passés ou présents ne serait que fortuite. »…         
 

Aux origines du projet…

Comme je vous l'indiquais dans ce post, la première préoccupation de notre Pescatorus national après la vente du bateau, fut de trouver un étui plus petit qu'un catamaran pour trimbaler son harpon du Panama vers l'Espagne.

Fastoche, me direz-vous….. ben, pas tant que ça, vous répondrais-je… c'est pourquoi nous avons décidé d'utiliser nos compétences acquises durant nos années de labeur dans une grosse entreprise pour moi, et à son compte pour le pêcheur du bord et ce dans l'unique but de résoudre un problème avec des moyens modernes et professionnels.

On s'organise…

En tout premier lieu, nous organisames un « kick off meeting », réunion indispensable de lancement du projet.

En effet, un projet sans un kick off meeting serait comme un pescatorus sans son harpon, une blondie sans sa guitare, vous voyez le genre.

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Comment se passe un kick off meeting ? C'est très simple, il s'agit de réunir tous les participants au projet « recherche/fabrication d'un étui de harpon Panama ».

Ce qui devient compliqué, c'est de trouver une date qui satisfasse tous les participants.

Généralement, on peut y arriver en moins de 6 mois.

Après, il faut commencer par donner à chacun des participants ses missions dans le projet.

Dans notre cas de figure, Pescatorus fut logiquement nomme chef de projet, quant a Blondie… ben on a eu un peu de mal à définir sa valeur ajoutée au projet, mais comme ce genre d'argument ne peut pas suffire à exclure quelqu'un d'un projet, nous avons décidé que je ferai les comptes-rendus, ce dont je m'acquitte auprès de vous en ce jour.

Le 2e sujet abordé pendant la réunion fut l'ouverture une ligne de budget nommée « budget de recherche et d'achat d'un étui de harpon pour Pescatorus a Panama ».

Le budget alloué à ce projet fut décidé par le chef de projet. Qu'est-ce que j'entends? Collusions d'intérêts ?

Vous êtes vraiment des langues de vipères, cela n'existe pas.

Pourquoi ? Parce que.

Et je vous renvoie aux règles élémentaires de management que vous ne semblez pas connaître à savoir que « nonobstant ce que vous pensez, c'est pescatorus le chef et c'est lui qui décide » (et hormis le terme Pescatorus, c'est une vraie remarque que l'un de mes anciens responsables m'avait adressée alors que je soulevais gentiment quelques incohérences dans son raisonnement.)

Étant désormais vaccinée, je me gardais d'émettre facialement tout commentaire à l'encontre du chef de projet Pescatorus afin de ne pas recevoir ce même traitement.

Cela voulait-il dire que je lâchais l'affaire ? Que nenni… j'allais agir en douce, technique largement éprouvée….

Il me suffisait juste, après avoir acquiescé au montant du budget, de le contrôler en douce, par des moyens certes je vous l'accorde plus ou moins catholiques comme par exemple lui cacher sa carte bleue.

Le 3e objectif de cette réunion, fut de définir un planning.

Alors là, c'est simple : on fait un “rétro planning”. C'est-à-dire qu'on part de la date à laquelle on souhaite avoir terminé et on remonte jusqu'à la date d'aujourd'hui. Après, de façon méthodique aléatoire, on positionne les différentes actions dans le temps imparti.

Action numéro un : brainstorming pour définir le cahier des charges de l'étui.

Action numéro 2 : partir à la recherche des différents éléments à acheter afin de fabriquer cet étui.

Action numéro 3 : fabriquer cet étui

Action numéro 4 : faire des tests à l'échelle un sur l'étui, je ne sais pas moi, par exemple le faire tomber depuis notre appartement du 4e étage par terre pour tester sa tenue au choc grande vitesse (et surtout parce que l'idée me fait marrer)… bon c'est là que le chef de projet ne semble pas d'accord mais je ne vois pas pourquoi. Il faut bien passer les contrôles qualité.

Ah, et j'allais oublier….

Action numéro 5 : programmer des réunions à chaque étape du projet.

C'est parti!

Nous décidâmes donc hier, de partir au Do it Center, le magasin de bricolage, à la recherche de différents « tuyaux rigides plus bouchons » qui permettraient de fabriquer l'étui du harpon.

Comme il y a un nombre certain de ce type de magasin dans la ville de Panama City, j'ai choisi celui qui me paraissait le mieux adapté aux recherches liées à notre projet, à savoir celui situé dans un centre commercial où il était possible de déguster de bonnes glaces.

Après avoir rempli un ordre de mission à faire signer par toute la chaîne hiérarchique, nous partîmes en goguette par le moyen le plus économique (en bus, classe éco) vers le lieu de notre mission.

Tous les rayons y sont passés, une Blondie dont l'intérêt se dégradait au fil des minutes trottinait (en maugréant) derrière un Pescatorus que rien n'aurait pu arrêter dans sa quête.

Ayant enfin trouvé le tuyau qui allait servir d'étui, la jubilation de Blondie à l'idée de pouvoir enfin s'échapper de ce magasin et de Pescatorus à l'idée d'avoir trouvé son Graal fut vite stoppée par la dure réalité : il fallait en acheter au moins 5 m.

Ne voulant pas être en reste, j'ai tenté de trouver des solutions alternatives, dont chacune déclenchait un petit regard navré du chef de projet.

Ben quoi ? Prendre des tapis de voiture, les rouler et les scotcher enfin d'en faire une forme tubulaire, ce n'est peut-être pas une bonne idée ? Vous êtes de mèche avec Pescatorus ? Vous fayotez parce qu'il est chef ?

Commençant à me décourager devant le peu d'intérêt qu'il portait à mes différentes suggestions plutôt géniales, le chef de projet m'asséna le coup de massue final : en fait il n'avait besoin que d'un tournevis.

Mon inquiétude disparut assez rapidement au profit d'un léger énervement, et mon sang ne fit qu'un tour : « tu veux dire que ça fait un mois et demi que nous discutons différentes options pour fabriquer un étui de harpon et que finalement, ce n'est pas la peine ? »

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Je vais le tuer…

Un plan éco légèrement en avance…

C'est quoi ce souk, on en est déjà au plan éco ? (Plan éco : travail consécutif à un projet qui consiste à trouver des pistes d'économies sur l'objet développé pendant le projet…En clair, faire le même objet mais en moins cher)

Parce que là, il faut me le dire, car normalement le plan éco c'est xx mois après la fin du projet… ou alors c'est le chef de projet qui veut faire du zèle pour obtenir une augmentation de fin d'année….

L'histoire ne le dira pas mais j'ai bien ma petite idée sur le sujet…

Je disais donc que en réalité il n'avait besoin que d'un tournevis…

Bah oui, finalement, il allait simplement démonter son harpon et mettre les différentes pièces dans le sac de vêtements en espérant qu'elles soient suffisamment protégées.

Sinon, une solution alternative serait, et il me l'a donnée sans sourciller, de le prendre à la main, donc en une pièce, avec lui dans l'avion.

Et là c'est encore mieux pour le plan éco, même plus un tournevis à acheter.

Prendre l'avion vers les US quand on ressemble a un Mexicain, le tout avec un harpon à la main, z'en dites quoi les gens?

A ce stade, ce fut à mon tour d'être légèrement inquiète.

Delta Airlines, qui fait parti des compagnies ayant des lignes Panama-Espagne à des tarifs intéressants, laisserait-elle passer un Pescatorus dont, le surnom ici est le Mexicain, avec un harpon qui est très probablement considéré comme une arme, dans un avion qui dessert les États-Unis ?

On va y passer des heures/jours à la douane pour expliquer notre cas… Enfin surtout lui car de mon côté, avec ma bonne tête de Blondie et ma guitare en bandoulière, je doute ni effrayer quiconque ni prendre le risque de rater mon avion…

Je l'attendrai tranquillou en Espagne, le temps qu'il explique son cas, devant tapas et sangria 🙂

Alors je sais que ça vous fait marrer d'avance, vous y voyez une occasion de vous gausser du malheur d'un poooovre mexicain qui ne pourrait pas trimbaler son harpon via les States… Laissez moi vous dire que ce n'est pas bien charitable comme attitude…

En conclusion…

Un projet qui n'aboutit pas, qui fait "pschitt" comme dirait un ex président concernant le financement de dépenses de déplacements privés, avouez c'est bien de la fiction, ça ne pourrait pas arriver dans la vraie vie de la vraie entreprise ? En politique?

Allez viens Jacques, allons radoter ensemble…

Hasta luego!

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7 commentaires sur “Panama / Fabriquer un étui de harpon de pêche pour les nuls : la méthode infaillible.”