Colombie : Pescatorus à la une!

Pescatorus fait ce jour la une de PiratesDesLagons avant de certainement faire la une du journal TV colombien volant ainsi la vedette à la guerilla contre les FARCS ou à toute autre histoire de cartels.

Et oui… Faut dire que n'est pas Pescatorus qui veut… Il n'y en a qu'un et vous avez la chance extrême de le connaître (grace à moi)(un peu d'auto satisfaction n'a jamais tué une blondie)(sinon ça se saurait).

Pescatorus ou le bonheur en continu….

Par où vais-je commencer mon histoire?

Alors disons simplement que nous allons le faire chronologiquement… et reprendre depuis notre arrivée en Colombie.

Namasté était à peine attaché à son ponton que le capitaine se renseignait déjà sur les spots de pêche de Santa Marta. Et ne me demandez pas comment puisqu'à l'époque il ne causait pas un mot d'espagnol. Mais la grande famille de la pêche n'a point besoin d'un quelconque idiome pour se comprendre, elle se comprend (un point c'est tout). De mon côté, et du votre si vous n'appartenez point à ce monde, ça peut sembler surréaliste mais bon, parfois faut savoir reconnaître ses limites et se retirer dignement de ces baragouinages et mimiques que Marceau lui même n'eût point reniées.

Depuis ce jour-là, il part pêcher tous les jours sur deux ou trois spots dont j'ai tellement entendu parlé qu'il me semble les connaître par coeur : "al pequeno morro, al gran morro, a la punta, cerca de la bahia, antes de Taganga"…..

Et la pêche est une activité fédératrice : dès qu'il revient avec un poisson, des gens (toujours pas vous mais d'autres) viennent les voir (Xav + son poisson)(moi je fais de la figuration)(au mieux de la traduction). Ca papote, ça gigote, ça veut tenir le poisson et au final ça veut aller pêcher avec Xavier. Il y a sur la liste d'attente au moins 20 Colombiens qui veulent y aller…. Tous les jours Pescatorus embarque quelqu'un avec lui pour aller pêcher.

Et comme nous sommes submergés par le poisson ramené, nous en donnons beaucoup ou organisons des BBQ, ce qui a tendance à encore allonger la liste d'attente…

Il y a d'autre part un système de troc qui s'est mis en place tout seul : "comme tu m'as donné 2 barracudas, je vais nettoyer la coque de Namasté". Ou "en échange de 3 pagres, je fais la vidange du moteur de l'annexe". Encore une fois ne me demandez pas les rouages de ce système uniquement compréhensible par les initiés.

Mérou de 5 kgs, dernière prise en date

Un jour, j'ai capté, dans une conversation, qu'un artisan local fabriquait des harpons en bois, la crème de la crème des harpons que même que si tu n'as pas ce type de fusil t'es qu'un gros naze. Le prix d'attaque est assez prohibitif mais bon, quand un pêcheur a une idée derrière la tête nul ne peut l'arrêter, ils ont la tête aussi dure que le bois de leur harpon (ah ben non puisque le harpon de Xavier est en plastique).

S'en est suivie une série d'événements qui auraient du me mettre la puce à l'oreille quant à la fascination du pêcheur du bord pour un nouveau joujou en bois (ne lui répétez pas que j'ai affublé son harpon du petit nom de jouet).

Tout d'abord, il a commencé à trouver des acheteurs potentiels pour ses poissons. "Ma petite entreprise ne connaît pas la crise" qu'il chantait à tue-tête dans le bateau…

Puis un jour il est rentré de la pêche avec un air dépité : "J'ai tiré dans un barracuda et ma flèche a rebondi dessus. J'ai un matériel merdique, j'arrive au bout de ses possibilités".

La vérité au début j'ai rigolé car je ne pouvais imaginer la flèche rebondir sur le barracuda (il ne faisait pas 100 kgs non plus). J'ai pensé que Xavier avait été submergé par une "ivresse des profondeurs". Comment ça ça n'existe pas par 5 m de profondeur??

Devant son insistance, je lui ai suggéré d'affûter sa flèche (c'est gratuit).

Dans l'après midi, après avoir re-marmonné quelques phrases sur les limites de son matériel actuel, il est parti chez l'artisan fabriquant des fusils en bois avec un de ses copains. J'étais peu inquiète sur l'issue de la discussion puisqu'elle se ferait en espagnol et que j'imaginais mal le capitaine pouvoir, à l'époque, en tenir une qui tienne debout.

Bah…. c'est sans compter sur le fait que parfois on peut avoir de la chance (enfin Xavier). L'artisan est un ancien de la légion étrangère et parle français courament. Couramment je vous dis. La tuile.

Finalement nous avons du travail de charter de prévu pour octobre (faudra que je vous raconte, c'est le national geographic de Colombie qui vient à bord!) ainsi que des débouchés de vente du poisson, notre caisse de bord va se remplir et donc je sais d'avance ce que sera le cadeau d'anniversaire de Xavier.

Pour finir, savez vous que le propriétaire de la marina, un homme d'affaire Colombien (celui qui se déplace avec son hélico, vous vous souvenez?) a entendu parler de Xavier. Eh oui…. Xavier est le type connu pour aller pêcher tous les jours et ramener de très beaux poissons… Vous y croyez vous? Non mais, franchement….

Nettoyage de l'outil de travail….

 

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