Colombie : indigènes

 

Merci à Sébastien du site http://www.colombie-passion.com/ de m'avoir autorisée à utiliser cette photo

Hier soir, comme beaucoup de soir, nous étions attablés avec nos copains sur la terrasse aménagée de la marina à siroter un truc rafraîchissant tout en admirant le coucher de soleil.

A la table se trouvait Juan Carlos, dit Juan-Ca, un homme d'un âge indéfini mais suffisament avancé pour être grand-père. Juan Ca était capitaine d'un yacht sur la marina. Hélas la semaine dernière son patron l'a remercié. En effet ce dernier a transféré son bateau de Santa Marta à Carthagène et Juan Ca, ayant sa famille à Sta Marta, ne souhaitait pas déménager à Carthagène. De plus Carthagène est une ville extrêmement chère aux standards locaux, Juan Ca allait se retrouver à travailler uniquement pour pouvoir se payer à manger.

Il est donc à la recherche d'un autre employeur à Sta Marta et nous le croisons très souvent à la marina. C'est un homme très calme et posé qui prend toujours du temps pour discuter avec nous et partager quelques histoires, nous l'apprécions énormément, il émane de lui comme une profonde sagesse.

Jusqu'à hier, je savais que Juan-Ca était originaire de la région du Cabo de la Vela, bête noire des navigateurs (Cap Horn des Caraïbes) mais paradis des pêcheurs qui composent une grande partie de la population. Une autre partie de la population est composée d'indigènes.

Juan-Ca est lui même issu d'une famille de pêcheurs et était du métier jusqu'à il y a environ 2 années qu'il arrive à Sta Marta. Il partait très souvent pêcher à Cuba pour 3 ou 4 mois et il nous a avoué tout sourire que tous ces longs déplacements vers les îles des Caraïbes l'avaient empêché de profiter de ses fils. Il comptait donc bien se rattraper avec son petit fils. Plus question de s'éloigner trop longtemps de sa famille.

Puis la discussion s'est portée sur les indigènes. Au bout de quelques minutes, je lui demandai si les indigènes se mêlaient au reste de la population de Colombie. Il me répondit que lui même était un pur produit du métissage, ainsi que ses parents. Juan-Ca n'a ni le faciès ni les tenues "typiques" portées par les indigènes, comme ceux de la photo. Ceux-là, nous en avons croisé à Sta Marta, ils participaient à une émission de TV colombienne shootée à la marina.

Juan Ca m'a alors expliqué que parmi les indigènes, il y avait deux catégories : ceux qui suivaient les traditions en vivant sur leur terre de l'agriculture et de la pêche et ceux dont le plus grand souhait était de quitter leur culture, désireux de gagner l'argent nécessaire à une vie plus urbaine, plus moderne.

Juan-Ca le métis est à mi chemin entre ces deux attitudes. Il ne vit pas selon les traditions des tribus mais n'est pas non plus attiré par l'argent. Tout ce qu'il souhaite c'est gagner de quoi manger et nourrir sa famille, et avoir un peu de temps pour profiter de ceux qu'il aime mais aussi pour aller pêcher ou pour partager un moment avec deux gringos (c'est nous).

Juan Ca a alors continué à nous raconter quelques coutumes : les indigènes sont répartis dans une multitude de tribus, chacune d'entre elles vivant sur son territoire. Si un membre d'une tribu X se blesse et saigne sur les terres d'une tribu Y, celui ci devra donner de l'argent au chef de la tribu Y, il a souillé sa terre.

Autre coutume, les mariages arrangés qui se déroulent selon un certain rituel. La famille du garçon verse de l'argent à la famille de la jeune fille afin de pouvoir se marier avec elle. Ce sont les oncles et tantes des futurs époux qui "gèrent" l'affaire et non les parents. Une fois mariés, les familles versent un peu d'argent au couple afin qu'ils puissent commencer à s'installer : travail de la terre, achat de bêtes ou de matériel de pêche.

Juan-Ca a lui même eu un mariage arrangé, il en parle très simplement, sans jugement, sans amertume ou joie, c'est juste une tradition.

Puis la discussion s'est arrêtée car d'autres personnes sont venues se joindre à nous. Je me suis alors dit que j'avais beaucoup de chance de connaître "Juan-Ca l'indigène". Sans lui, je n'aurais certainement pas su grand chose de ces coutumes, n'étant absolument pas décidée à aller observer ces tribus dans leur élément à bord d'un bus climatisé (vous vous en doutez je suppose).

Par contre Juan-Ca nous a invité pour les fêtes de fin d'année sur ses terres au Cabo de la Vela (le spot de pêche qui fait rêver les pêcheurs du monde entier, c'est vrai). Le lieu est simple, on dort dans des hamacs, on passe ses journées à pêcher ou à se promener, on fait le plein de bières pas chères car venues du tout procha Vénézuela. Voilà en gros le plan….

Si ça se fait, je viendrai bien sur vous en causer.

Hasta luego les gens!

 

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