Colombie : Bainas and other stuff….

 

Baina : signifie dans un espagnol Caribéen toute chose, à comparer à truc en français, stuff en anglais…
Aujourd'hui nous allons donc causer de différentes bainas : nos progrès en espagnol – Blondie guitariste – Spécificités locales

 

 

 

1 –  Nos progrès en espagnol : nous progressons, es fantastico!!


Nous en sommes au stade où nous comprenons l'espagnol causé par les costenos (les habitants de la côte Caraïbe de Colombie) et pouvons tenir une conversation plus ou moins (mas o menos) basique. Et bien que nos copains nous affirment que nous causons comme des costenos, nous n'avons pas encore adopté tous leurs tics de langage.
Par exemple, des costenos causant entre eux, entre copains, ponctuent toutes leurs phrases d'un "marica" qui signifie gay, homo.
Vous me direz, c'est comme les Toulousains qui ponctuent leur phrase d'un "putain con"…. On adhère, ou pas.


Autre coutume locale : causer fort et à grand renfort de gestuelle. Pour la gestuelle, nous l'avons adoptée instantanément (en ajoutant les grimaces), c'est fou comme ça aide à étayer le propos….


Quant aux hurlements…. Comment dire…. Nous n'avons pas encore tenté de héler nos copains d'un ponton à l'autre à grands renforts de  : "Ola marica!!! Como estas marica!!!!"….
Mais comme je dis toujours, autres nationalités, autres coutumes, j'ai d'autres activités que de héler mes potes du ponton voisin comme des concours de air guitar avec mon copain Australien Mark, personnalité complètement barrée, j'adore.
 

2-Blondie guitariste :


Mark a acheté une guitare (une vraie) et pratique depuis 2 mois. Un soir, alors que nous prenions un verre en ville avec lui et sa femme ainsi qu'un autre couple australien (Paul and Kathy), nous avons causé musique. Au bout du premier mojito, nous avions monté un groupe. Mark et Paul à la guitare, Blondie qui pousserait la chansonnette, ou devrais-je dire qui hurlerait ACDC et Midnight Oil, les basiques de notre (futur) répertoire. Et avant que Xavier ne détruisent mes velléités à devenir chanteuse auprès de mes collègues guitaristes en herbe, j'ai fait mon coming out (coming out qui devait définitivement convaincre mes collègues du bien fondé de mon poste de chanteuse dans le groupe) : j'ai chanté 10 années à la chorale de l'église quand j'étais gamine (oui je sais, c'est dur à imaginer mais c'est vrai…) (hier soir on m'a même fait chanté "la vie en rose" d'Edith Piaf, seule chanteuse Française connue par delà les océans).


Au bout de 2ème mojito, nous exposions notre plan à nos moitiés respectives : Mark et Paul, guitaristes depuis 2 mois, accompagneraient Blondie forte de ses 10 années de chorale à l'église. Ils nous ont jeté un regard navré avant de retourner à leur conversation (même pas un seul commentaire)(vexés, nous avons continués à dresser des plans).
Puis mes copains guitaristes sont partis de Santa Marta, j'ai revu mes plans et acheté une guitare (je pratique depuis 2 semaines)(je sais bientôt jouer "knocking on heaven's door" version Gun's)(Maintenant faut que j'étudie un peu la gestuelle du guitariste des Gun's)(pour faire encore plus vrai)(je ferme toutes les parenthèses).
Bien…


Le jour de l'achat, je me suis souvenue d'un conseil de ma copine Claire : "ne sors jamais ta guitare tant que tu ne sais pas en jouer, sinon les gens (vous par exemple) vont réclamer à corps et à cris que tu joues un morceau et tant que tu ne sais pas gratouiller, tu vas les décevoir". Point à la ligne.
Je décidai donc après l'achat de rentrer à la marina en catimini, la guitare sur le dos. Mais là, c'est sans compter qu'il est impossible de se déplacer sans rencontrer une personne connue. Ce jour-là, ça a commencé avec Roberto, un capitaine de yacht copain de Xavier.


"Oh sympa la guitare, venez à bord boire une bière tu nous jouera un morceau".
J'ai eu beau expliquer que je ne savais pas jouer et que ma seule activité dans un avenir proche serait d'accorder la guitare, je me suis retrouvée 5 mn plus tard sur le ponton des yachts, guitare en main, vélo, sac, housse et bière éparpillés autour de moi tandis que chacun des colombiens qui passaient me regardaient accorder la guitare tandis que je répétais que je ne savais rien jouer. Bien, j'ai quand même fini par gratouiller du n'importe quoi pour faire du bruit et amuser la galerie.


3-1 Spécificités locales : n'oubliez pas les gardes du corps


Il y a quelques jours, la marina organisait une petite fête pour les plaisanciers vivant sur leur bateau ainsi que pour les propriétaires des yachts (également propriétaires de la marina pour 5 ou 6 d'entre eux). Ces familles de propriétaires sont des très grosses fortunes de Colombie : chacun des membres a au moins un garde du corps.
Nous sirotions un petit verre de rhum Colombien de Medellin lorsqu'un petit garçon de 4 ou 5 ans est venu me prendre par la main, il souhaitait me montrer des poissons.


Je l'ai suivi jusqu'au moment où nous nous sommes retrouvés un tout petit peu à l'écart des lumières et du groupe. J'ai alors réalisé que ses parents allaient s'inquiéter si ils le perdaient de vue, mais encore plus son garde du corps pourrait imaginer que je le kidnappais (vous verriez la stature et l'équipement des gardes du corps, vous n'auriez pas du tout envie de jouer à cache cache). Nous sommes donc vite revenus auprès du groupe, personne ne s'était encore inquiété, tant mieux (Blondie ne ressemble pas à Bonnie de Bonnie and Clyde).


3-2 Spécificités locales : les moto taxis


En Colombie, pour vous déplacer, vous pouvez prendre bus, taxis ou moto taxis pour de courtes distances. Il existe tout de même dans ce domaine aussi une spécificité à connaître : c'est notre prof d'espagnol Andres, jeune homme d'une trentaine d'année,  américano colombien qui nous en a fait part.
Après 19h, si vous êtes un homme disons entre 20 et 50 ans de type latino, tous les conducteurs de moto taxis vous refuserons.

En effet, la majorité des fusillades sont initiées par des hommes latinos de 20 à 50 ans à bord de motos. Bon, la vérité c'est que ça n'arrive pas à tous les coins de rue ni tous les jours, n'allez pas vous faire de fausses idées mais bon, ça peut arriver. Par contre Blondie armée de sa guitare ne semble présenter aucun danger pour les chauffeurs de moto taxi tandis que Pescatorus pourra compter sur ses deux pattes pour rentrer à la marina après 19h.
 

3-3 Spécificités locales : sont gentils les gardes côte


Hier matin, Xavier devait aller pêcher avec Juan et Alais, à 7h. Alais n'étant toujours pas là à 8h, Juan et Xavier sont partis en annexe sur leur spot de pêche. Vers 8h30, Alais a pointé le bout de son nez mais trop tard, les pêcheurs étaient déjà en action.
L'impossibilité de joindre Juan et Xavier n'a point découragé Alais : il est parti demander aux gardes côtes (des types armés jusqu'aux dents équipés de vedettes avec moteurs de 900 chevaux destinés à la lutte anti drogue) de l'amener de la marina jusqu'au lieu où était l'annexe de Xavier.
Autant vous dire que lorsque Juan et Xavier ont vu débarquer la vedette, les types en noir armés, ils ont eu un petit moment de doute quant aux intentions de ces messieurs…. Mais non, ils jouaient simplement au bateau taxi pour Alais…


3-4 Spécificités locales : et la culture?


J'ai encore en tête une conversation avec des plaisanciers européens dont l'un d'entre eux John, installé ici depuis deux années et mécanicien de l'hélicoptère du propriétaire de la marina. Ce gars a eu un coup de bol extraordinaire : son métier est donc mécano d'hélico, et quand il est arrivé en Colombie, la fleur au fusil, un peu en manque de liquidités, sur qui est-il tombé? Le propriétaire de la marina, également propriétaire d'un hélico, qui avait besoin d'un mécano… Incredible!
Bref, ce n'est pas de celà dont je voulais vous parler.


John et d'autres plaisanciers installés en Colombie depuis quelques années ont qualifié le pays de désert culturel (en comparaison avec l'europe). Alors oui, musées, théâtres, productions cinématographique, expositions etc. ne sont pas très développés, je ne discute pas ce point. Par contre musique et danse sont absolument gravées dans le patrimoine génétique des locaux. Tout le monde connaît les différents types de musique locale et leur histoire, sait danser salsa ou rumba…. Si vous allez en discothèque, vous verrez que tous les jeunes gens dansent la salsa en duo, et de façon très harmonieuse…
Alors désert culturel… pas tout à fait d'accord, culture différente, à nous de nous y faire une petite place.


3-5 Spécificités locales : et les relations humaines?


Vous savez à quel point j'aime le Liban, je l'ai déjà écris 1000 fois. Et bien la Colombie est simplement au même niveau. Il sera extrêmement difficile de quitter ce pays tant les relations humaines y sont simples et chaleureuses. Je n'ai que très rarement été flouée du fait que je sois une gringa, il existe des couillons partout.
La plupart du temps vous vous sentez exactement comme si vous étiez dans votre pays, vous faites partie des meubles. On s'invite à manger, on va boire un verre, on échange…  
Et Xavier est heureux comme un roi par ici,  je ne suis pas sure de pouvoir l'extirper du pays sauf à ce que les autorités du pays nous mettent dehors lors de l'expiration du visa…
Et les Colombiens, conscients de la mauvaise image de leur pays sont ravis de notre engouement…

 

Bon les gens c'est pas tout mais j'ai du boulot, nous faisons une sortie de 2 jours à bord de Namasté avec un groupe qui va assister à un cours d'apnée et de yoga…

Et en plus faut que je vérifie qu'internet fonctionne pour vous poster ce billet : la marina n'a pas payé sa facture de téléphone, une coupure est donc à prévoir très vite (je vous jure que c'est vrai).


J'espère que ces petites anecdotes vous auront donné un aperçu de l'ambiance et vous dis hasta luego!

 

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