Antilles : Ste Lucie, Rodney bay ou « The truman show »

Bonjour les tortues (vous permettez que je vous gratifie de ce petit nom? Passsssque j'adore ces bestioles, c'est donc très amical)

Ah je vous tease avec mon titre? Non? Bah tant pis, vous ferez avec.
En partant de Martinique, en direction du sud objectif SVG (St Vincent et les Grenadines, vous êtes priés de parler de ce lieu en usant de cet acronyme afin de faire genre vous êtes un peu hype quand même), nous avons décidé de faire un stop à Ste Lucie.

Alors présenté comme ça vous avez la sensation que nous faisons quelque chose qui sort des sentiers battus mais que nenni, Ste Lucie était (et c'est toujours selon les dernières nouvelles) sur la route et donc ça allait couper la navigation. Tout le monde fait ça ici. Parce que en plus d'être de la plaisance industrielle eu égard au nombre de bateaux sur les flots, c'est une plaisance de feignasse qui n'a pas envie de se taper plus de 20 milles par jour. Et nous on aime bien faire couleur locale, s'adapter aux us et coutumes, alors on fait pareil (et on s'assoit sur le peu de personnalité qu'il nous reste).

Il y a un mouillage au nord, le plus proche de la Martinique, Rodney Bay, puis encore deux ou trois sur la côte caribéenne. Donc avec le cap' nous avons encore prouvé notre sens de la planification en décrétant au départ : "Allons à Rodney Bay, faisons un stop pour voir (traduction : on y rachètera des citrons verts), puis on décidera après si on fait d'autres mouillages à Ste Lucie ou bien si on trace directement sur SVG (traduction : si l'eau est limpide et le bled sympa on peut y rester)".

Après une nav' de 4 heures mais peut être 5 parce que pour tout vous dire je ne sais plus exactement si on a fait 20 ou 25 milles, en même temps on s'en fiche un peu, nous jetons notre ancre à Rodney Bay, une baie immense.

A première vue, et même après, l'endroit ne peut pas être qualifié de sexy. Mais qu'importe, nous sommes des aventuriers de la mer et de la terre, nous ne nous laissons pas impressionner par des buildings moches, une plage tristounette, le tout sous un ciel bas et menaçant. On est comme ça nous (=des warriors).

J'en profite pour vous faire part de ma dernière lubie : filmer les mouillages depuis Namasté, un 360°! Il me semble que ça donne une bonne idée du lieu, qu'en pensez vous?

Alors cliquez ici Ste Lucie 220312, pour voir Rodney Bay à 360°
.

 

 

Nous filons en annexe à la marina afin de faire nos formalités d'entrée dans le pays (Ste Lucie est un pays différent de SVG, mais ils ont la même monnaie, ça peut vous intéresser).

Dans le chenal menant à la marina, au fait on roule à gauche (=les feux sont inversés), nous observons quelques vieux baraquements manifestement usités par des pêcheurs locaux. Et subitement, 10 mètres plus loin, la marina. Non je dis subitement parce que que ce que je voudrais signifier ici est qu'on a la sensation de changer de monde, de traverser la frontière mexicaine vers les USA à pied (oui on l'a fait quand on était jeunes et fringants avec le capitaine, et qu'on n'avait pas encore un bateau mais juste nos pieds pour nous déplacer).

Un gazon anglais, aucun brin ne doit faire le malin à se hisser plus haut que le voisin, de petits chemins pavés immaculés, des petites constructions colorées en bois dont la peinture semble encore fraîche, des familles blondes. Xavier on s'est trompé, on est aux US dans un remake du "Truman show", vérifie voir sur le GPS, je vais voir si je trouve Jim Carrey.

L'un d'entre eux, Bob, un américain, nous a indiqué où faire les formalités et a surtout insisté sur l'heure de lancement officiel de l'happy hour : 17h. N'étant pas encore complètement alcooliques, l'horaire nous a paru un peu tôt. Mais c'était sans compter que la population majoritairement américaine dîne à 18h.

Finalement comme le bureau des douanes était fermé nous avons rejoint notre américain au bar. On s'adapte, nous (et nous avons dit au revoir à l'once de personnalité qu'il nous restait).

A la fin de sa première bière, nous savions que Bob venait de Pennsylanie et que lui et sa femme naviguaient chaque année 3 mois dans les petites Antilles sur un bateau français dont il était extrêmement fier. C'est alors que, subitement, il s'est lancé dans une comparaison d'Obama avec…. Mussolini. Il ne savait plus bien de quel pays Mussolini était le dictateur mais qu'importe. Voyant nos mines ébahies, il nous a mimé Mussolini puis Obama. Puis il a enchaîné sur Chavez. Il y a longtemps, il est allé au Vénézuela le Bob. Du temps où il n'y avait pas de pirates. Il y a visité une marina, y est allé au bar et a vu de ses propres yeux des vénézuéliens anti Chavez. Enfin il a pas tout compris parce qu'il ne parle pas espagnol Bob (comment ça vous vous en doutiez?) mais il a trinqué avec eux. Il est comme ça Bob. Puis il est passé à Sarkozy qui malgré le fait qu'il soit d'origine de il ne savait plus trop où en europe de l'Est (mais pas français, il en est sur) avait fait des choses biens comme interdire la burqa. Puis il est repassé à Obama qui selon lui n'a même pas la nationalité américaine mais Kenyane et que donc il ne devrait pas être président et blablabla…. Je vous passe les détails, vous avez l'essence du machin. Il ne lui manquait que le nez rouge à Bob. (Je vous promets que je n'exagère pas, j'avais même envie de prendre des notes tellement il était bon client).

Nous nous sommes enfuis rapidement en nous disant que quand même on avait des vies compliquées. Désormais, en allant boire un coup à la marina, faudrait éviter Bob…

Si je vous raconte tout ça, c'est parce qu'il y a une leçon à en tirer : attention au choix de la marina pour la saison des cyclones pour ne pas trop se taper ce genre d'énergumènes qui peut se déplacer en groupe à la recherche de la marina la plus sécurisée et isolée de la population locale.

Finalement nous sommes resté 2 jours car l'internet était disponible et assez bon pour faire quelques mises à jours.
Et nous sommes partis. Sans s'arrêter dans les autres mouillages de Ste Lucie car la météo ressemblait à ce que vous voyez sur les photos ci-dessous, on avait même du mal à distinguer les fameux "2 pitons" en longeant la côte qui avait quand même l'air jolie avec un peu d'imagination….

 

 

 

Le prochain stop serait donc Bequia, première île au sud de St Vincent où il nous a été déconseillé de nous arrêter. 14 heures de nav', on enfreint les règles. Mais on est aussi des rebelles avec le capitaine…
Bon c'est pas tout ça mais je vais arrêter de vous raconter mes âneries car non seulement je dois y aller mais faut aussi que je vous en garde au chaud pour plus tard.

Le capitaine a pêché 2 carangues (ça ressemble à de la sériole) que je dois préparer en sashimi ainsi que cuite dans les épices à la poêle accompagnés de bananes ti'nain (celles à cuire) frites….

 

 

 

 

Amis des âneries bonsoir….

 

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 commentaires sur “Antilles : Ste Lucie, Rodney bay ou « The truman show »”